Crime sans victime

« Crime sans victime » est une expression introduite en 1965 par le sociologue américain Edwin Schur dans son livre Crimes Without Victims: Deviant Behavior and Public Policy: Abortion, Homosexuality, Drug Addiction[1],[2],[3]. Il désigne un acte qui constitue une infraction alors même qu'on peut contester qu'il produise une victime réelle. La réprobation qui s'attache à l'acte litigieux, outre sa sanction légale, peut être de nature morale, sociale ou encore religieuse. La locution « crime sans victime » est notamment utilisée en philosophie du droit, où elle désigne tout type d'acte puni par une loi et dont la victime concrète est difficile à identifier. Les notions de « crime » et de « victime » ne sont alors pas prises dans leur sens juridique et l'expression est immédiatement polémique.

  1. Edwin M. Schur, Crimes Without Victims: Deviant Behavior and Public Policy: Abortion, Homosexuality, Drug Addiction, Prentice Hall, 1965, (ISBN 0-13-192930-5).
    Edwin Schur, Victimless Crimes: Two Sides of a Controversy, The New York Times Company, 1973.
  2. Faut-il interdire, ou faut-il interdire d’interdire ? Écrit en 2008 par des membres du Service d’addictologie, Département de psychiatrie, Hôpitaux Universitaires de Genève, consulté le 1er février 2012. D'après eux, dans ce concept de crime sans victime, l’action (l’homosexualité, le pacifisme, la prostitution, l’euthanasie, le jeu de hasard, ou la pornographie) est toujours caractérisée par l’échange volontaire de biens et services entre adultes capables de discernement.
  3. Page 19 de : La politique législative et les crimes à « double face » : Éléments pour une théorie pluridimentionnelle de la loi criminelle (Drogues, prostitution, etc.), Rapport d’expert à l’intention du Comité spécial du Sénat du Canada sur les drogues illicites par Alvaro P. Pires, Chaire de recherche du Canada en Bijuridisme et justice pénale Université d’Ottawa 2002. Consulté le 1er février 2012.

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